L’année 2022 vient de se conclure, et elle a été pour le moins mouvementée ! Contexte géopolitique brûlant, dérèglement climatique inquiétant, cyber menace explosive, inflation galopante… Dans cette conjoncture, rien d’étonnant à voir des investissements en baisse dans l’insurtech par rapport à un exercice 2021 exceptionnel (près de 2,5 milliards € levés en Europe)… mais peut-être aussi un peu décorrélé de la réalité !

Loin de céder à la morosité, la sphère insurtech a maintenu une dynamique très intéressante. Au total, les pépites du Vieux Continent ont ainsi aimanté 1,7 milliard € à travers 112 deals selon les chiffres de Blackfin Tech. Le trio France / Allemagne / Angleterre a de nouveau été moteur. Quant au temps des gros deals, contrairement aux apparences, il est loin d’être révolu. On vous propose un focus sur le Top 10 des levées de fonds européennes qui, en cumulé, atteignent 1,18 milliard € sur l’année.

🥇 wefox : le fleuron allemand remet le couvert ! Déjà auteur du plus gros deal en 2021, wefox occupe de nouveau la première place en 2022 grâce à une opération de 400 millions $. L’entreprise de Julian Teicke est désormais la deuxième insurtech la plus valorisée au monde derrière Coalition. La success story se poursuit, et l’on voit désormais mal ce qui pourrait l’arrêter.

🥈 Alan : notre pépite française émerge au 2e rang grâce à sa levée de 183 millions €, qui sera la dernière. L’entreprise de Jean-Charles Samuelian atteint désormais une valorisation proche des 3 milliards € et arrive à un premier tournant de son histoire. Elle maintient le cap vers l’objectif rentabilité, annoncé pour 2025.

🥉 Iceye : trouver des réponses pour mieux assurer le risque climatique passera par une maîtrise plus fine de la data, et Iceye l’a bien compris. La startup finlandaise déploie des satellites qui surveillent la planète en temps réel. Elle peut ainsi fournir des données d’un nouveau genre aux assureurs – elle collabore notamment avec Descartes ou Aon. Une solution qui séduit, puisqu’elle a levé 136 millions € pour développer son projet.

4️⃣ YuLife : le nouveau concept d’assurance vie imaginé par Sammy Rubin fait recette. Après avoir déjà levé près de 60 millions € en 2021, le fondateur de YuLife a convaincu les investisseurs de remettre 120 millions $ au pot à l’occasion d’une série B d’envergure. Son approche originale, sur un segment encore largement délaissé, a il faut le dire de jolis arguments.

5️⃣ Descartes Underwriting : quelle année pour le joyau français du paramétrique ! Après avoir réalisé une levée à neuf chiffres lui permettant de basculer dans une nouvelle dimension, la startup de Tanguy Touffut a obtenu l’agrément de l’ACPR en fin d’année pour aller encore plus loin. Descartes représente incontestablement l’une des plus belles réussites de l’insurtech à la française jusqu’à présent.

6️⃣ +Simple : et encore un très beau projet qui prouve que l’insurtech, ça marche ! +Simple, qui a déjà atteint la rentabilité, s’est offert le luxe de lever des fonds en dette en début d’année. Le montant de l’opération ? 90 millions €. Une somme qui lui a permis de multiplier les rachats de courtiers au fil des mois, pour asseoir une ambition désormais clairement européenne.

7️⃣ Xempus : un nom peut-être moins connu dans l’écosystème. Toutefois, le deal de 70 millions $ réalisé par la startup munichoise mérite forcément le détour. Fondée en 2007, cette ‘ancienne’ de l’insurtech compte donc accélérer le développement de sa plateforme SaaS. Son focus : permettre de faciliter la vente et la gestion des pensions de retraite et des assurances vie.

8️⃣ Instanda : on retourne faire un tour outre-Manche pour découvrir le projet Instanda qui a capté la modique somme de 37 millions £. L’entreprise, qui existe depuis une dizaine d’années, confirme l’intérêt grandissant pour son cœur de métier : le no code. Sa plateforme de gestion basée sur cette technologie est inédite dans le secteur, et vouée à un bel avenir.

9️⃣ ottonova : un autre fleuron de l’insurtech allemande prend place dans ce classement. Néanmoins, on aurait tendance à voir le verre à moitié vide pour ottonova. L’insurtech spécialiste de l’assurance santé a en effet levé seulement 34 millions €, alors qu’elle en attendait a minima 100. Comme plusieurs de ses consœurs, elle va donc devoir revoir ses plans… et s’activer pour devenir plus rapidement rentable.

🔟 Seyna : une quatrième insurtech française s’invite dans ce classement ! La startup aux multiples talents dispose du sésame de l’ACPR depuis le début. Grâce à un positionnement très tech, elle est capable de concevoir des produits très rapidement. Et elle étend aujourd’hui son ambition. En fin d’année, elle a en effet obtenu un nouvel agrément pour opérer sur le segment de la santé.