Une chose fascinante à l’ère digitale est la vitesse d’adoption de certaines technologies. Prenons l’intelligence artificielle, par exemple. Le concept n’est pas nouveau. Toutefois, le basculement dans son usage prend un caractère fulgurant à bien des égards ! Longtemps entrevue comme un gadget, elle s’impose dorénavant comme un levier incontournable pour booster son business. Un constat valable pour bien des secteurs, et qui concerne au premier rang l’assurance.

Tarification, relation client, gestion de sinistre, élaboration de nouveaux produits, lutte contre la fraude… L’intelligence artificielle est aujourd’hui capable de sublimer toute la chaîne de valeur dans le secteur. Avec des gains en efficacité substantiels à la clé, notamment en matière de réduction des coûts.

Les assureurs qui investissent dans l’IA ne le regrettent généralement pas. Accenture précise ainsi que, pour 52% d’entre eux, les résultats ont dépassé leurs attentes – seuls 3% ont été déçus ! Pourtant, le cabinet de conseil met en lumière un paradoxe dans son étude.

Le secteur demeure, en effet, en retard sur sa maturité d’adoption de la technologie. Ainsi, 78% des assureurs en sont encore au stade expérimental. Il y a donc un nécessaire coup d’accélérateur à donner pour espérer tirer pleinement profit des super-pouvoirs de l’intelligence artificielle.

Les insurtechs, clé pour aller plus loin ?

Reste désormais à savoir comment faire. Et rien n’est simple dans un secteur assurance régulièrement épinglé pour son retard sur les enjeux de transformation digitale. Sur l’intelligence artificielle, Accenture dévoile des pistes à explorer. On parle ici d’une acculturation générale de l’entreprise au sujet, de la nécessité d’investir massivement dans les talents ou d’industrialiser des process pour aboutir à une efficacité opérationnelle en interne.

Les assureurs doivent ainsi entreprendre un vrai travail de fond. Pour aller plus vite existe une autre alternative : le recours aux insurtechs. Les startups de l’écosystème spécialisées en IA ont atteint, de leur côté, un stade de maturité. Bien d’entre elles proposent aujourd’hui des solutions éprouvées, qui font l’unanimité. Ces enablers peuvent câbler très simplement leurs solutions chez les assureurs, pour un bénéfice quasi instantané. Les partenariats, dans une stratégie Open Insurance, prennent ainsi tout leur sens.

La France compte d’ailleurs plusieurs pépites qui excellent sur l’IA. On pense ici à Zelros sur le segment relation client, WeProov sur la gestion de sinistre, Akur8 sur la tarification ou la licorne Shift Technology sur la fraude. Notre licorne et le groupe AXA viennent d’ailleurs d’annoncer un partenariat stratégique. Il implique une collaboration renforcée, allant au-delà de la simple utilisation des produits de l’insurtech par l’assureur. Ce type de rapprochement semble pertinent à plus d’un titre et les exemples pourraient rapidement se multiplier.

Enfin, dans un écosystème insurtech secoué, les assureurs auront de belles affaires à réaliser. Selon Forrester, une insurtech sur quatre pourrait quitter le marché en 2023. Ce seront donc des talents à récupérer sur le bord de la route, ou des acquisitions à moindre coût à réaliser. Les récents rachats opérés par Allianz (simplesurance et Innovation Groupe) ou Munich Re (apinity) annoncent-ils une tendance de fond pour les mois à venir ? Pour les assureurs qui souhaitent accélérer sur l’IA, savoir capter le savoir-faire à l’extérieur sera en tout cas, indéniablement, une clé du succès.