Le chiffre du jour | Une insurtech sur quatre pourrait disparaître en 2023 !

Le chiffre du jour | Une insurtech sur quatre pourrait disparaître en 2023 !

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
25 novembre 2022 - 2 minutes

Guerre en Ukraine, catastrophes naturelles en hausse, explosion du risque cyber, inflation galopante… Le contexte global en 2022 est tendu, et c’est un doux euphémisme. Pour l’assurance, en première ligne sur tous ces sujets, les impacts sont énormes. Qu’attendre alors de 2023 ? Une accalmie voire une reprise ? Pas vraiment ! Si l’on en croit Forrester, qui vient de dévoiler ses prévisions pour le secteur, de nouvelles fortes turbulences sont attendues. Accrochez-vous !

D’une manière générale, les résiliations pourraient augmenter de 20%. Hausse des primes pour maintenir les ratios de pertes à flot et baisse du pouvoir d’achat des assurés en parallèle ne peuvent que produire des conséquences fâcheuses. Quant à la sphère insurtech, elle s’expose aussi à de puissants remous. Ainsi, le cabinet de conseil estime de 25% des insurtechs quitteront le marché en 2023, soit par l’intermédiaire d’un rachat, soit en mettant tout simplement la clé sous la porte.

Les spécialistes du B2C dans l’œil du cyclone ?

Voici une prédiction effrayante, mais qui ne doit cependant pas surprendre. L’insurtech demeure un phénomène relativement jeune et il atteint un premier stade de maturité. Comme dans tous secteurs, l’écrémage est inévitable. Il sera néanmoins certainement plus violent en raison du contexte économique. Après l’euphorie de 2021, l’écosystème a déjà opéré un brutal retour sur terre cette année. Demandez notamment aux fleurons de l’insurtech américaine ce qu’ils en pensent.

Les fonds se font plus rares. Avec ce resserrement, les startups B2C, qui ont historiquement capté 46% de l’argent levé mais peinent à offrir la disruption promise, se trouvent particulièrement exposées. En Allemagne, ottonova a ainsi réalisé une levée de fonds trois fois inférieure au montant escompté. Parallèlement, en France, on vient d’apprendre que Luko renonçait purement et simplement à sa Série C.

Un changement de cap s’impose. Le mot rentabilité, il y a encore peu connoté grossier, revient d’ailleurs de manière de plus en plus récurrente dans les discours. Pour bien des acteurs, il va falloir jouer serré afin de sortir indemne de la tempête. Sachant que les prédateurs guettent.

La situation offre en effet de belles perspectives aux assureurs traditionnels. Comment ? Soit en récupérant les talents laissés sur le bord de la route, ou en rachetant à bas prix des technologies éprouvées. Allianz a d’ailleurs déjà donné le ton en mettant consécutivement la main sur simplesurance et Innovation Group. 2023 sera-t-elle donc l’année des grandes manœuvres et des consolidations ?