2024, l’année du paramétrique ? On sent en tout cas une effervescence croissante autour de ce modèle. Les annonces sur le sujet se multiplient, et ne concernent pas, ou plus uniquement des insurtechs.

Un segment précis de la chaîne de valeur fait en effet part d’un intérêt grandissant pour la chose : la réassurance.

Cette tendance se confirme par une multiplication des signaux. On vous avait déjà parlé de la création d’une équipe dédiée au paramétrique chez Munich Re en début d’année. Aujourd’hui, les résultats d’un sondage orchestré par Reinsurance News viennent conforter le sentiment d’une considération à la hausse des réassureurs pour ce modèle.

Le média a sondé plus de 200 experts de l’industrie. Un chiffre clé ressort : 82% des répondants s’attendent à une augmentation de l’utilisation des déclencheurs paramétriques dans les contrats de réassurance en 2024.

Il n’y a pas de petits caractères dans une police paramétrique, ce que les clients apprécient en ces temps incertains.

Martin Hotz, responsable du paramétrique pour les Cat Nat chez Swiss Re Corporate Solutions

Les attraits du paramétrique sont, il faut le dire, nombreux. Ils résident dans sa flexibilité, sa rapidité de paiement et sa propension à libérer des capacités sur des segments pointus et en tension. Ces avantages en font une alternative particulièrement intéressante aux solutions traditionnelles d’assurance, d’autant plus dans un contexte de risques émergents.

Des bénéfices multiples côté réassurance

Le paramétrique offre en effet une capacité de couverture importante pour les pics de sinistralité, notamment en cas de catastrophes naturelles de grande ampleur. Cela permet aux réassureurs de protéger leur solvabilité et de limiter leur exposition aux sinistres d’envergure, qui sont de plus en plus nombreux.

Ils peuvent ainsi l’utiliser comme un complément à la réassurance traditionnelle, en tant que levier pour combler les lacunes de couverture ou réduire les coûts. Une approche hybride leur permettant d’optimiser leur portefeuille de risques.

L’intérêt pour le paramétrique s’explique également par sa capacité à combler les gaps de couverture dans un marché difficile. Ou à aider les assureurs à réduire la part des achats traditionnels dans les domaines où le paramétrique peut être plus rentable.

Enfin, certains acteurs du marché envisagent le paramétrique comme une alternative à la rétrocession. Il est alors utilisé comme garantie contre les pertes d’industrie (ILW), y compris pour les investisseurs dans les ILS – insurance-linked securities ou fonds de titres liés à l’assurance.

Le paramétrique, qui était encore confidentiel il y a quelques années, semble atteindre un stade de maturité réel en 2024. Cette évolution devrait ouvrir de belles opportunités aux spécialistes du sujet. Qu’il s’agisse d’insurtechs ou de géants de la réassurance.