Insurtech Express #2 - 7 questions à Édouard Sourisseau de Ma Nouvelle Assurance

Insurtech Express #2 - 7 questions à Édouard Sourisseau de Ma Nouvelle Assurance

Emma Diedhiou
Rédigé par Emma Diedhiou
09 février 2023 - 7 minutes

L’assurance est partout dans nos vies. Et c’est notamment le cas lorsque l’on franchit le pas pour acheter un bien immobilier. À peine l’étape du prêt passé, qu’il faut assurer celui-ci ! Et ça ajoute potentiellement plusieurs milliers d’euros à l’affaire. Historiquement, ce marché a été la chasse gardée des banques, qui pratiquaient des taux élevés. De quoi faire grincer bien des dents… Mais ça, c’était avant.

Avec l’avènement du digital et l’évolution législative – promulgation de la Loi Lemoine -, plusieurs insurtechs ont vu l’opportunité de rebattre les cartes, en permettant aux consommateurs de réaliser de substantielles économies. C’est notamment le cas de Ma Nouvelle Assurance, fondée en 2020 au Mans, qui affiche une belle dynamique depuis ses débuts. Édouard Sourisseau, cofondateur et CEO de la jeune pousse, s’est prêté avec enthousiasme au jeu de notre Insurtech Express. C’est parti !

👨‍🏫 Édouard, que fais-tu chez Ma Nouvelle Assurance ? Attention, il faut être clair comme si tu pitchais devant des élèves de CM2 !

Alors ce que je fais chez Ma Nouvelle Assurance… Et bien, j’ai des super pouvoirs ! Pourquoi ? Parce que je fais gagner à mes clients jusqu’à 15 000 euros en moyenne sur leur contrat d’assurance de prêt. Je les accompagne aussi afin de les aider à faire tous les papiers ennuyeux pour arriver à faire cette économie.

Ma Nouvelle Assurance est un courtier en assurances. Mais c’est quoi exactement ? On a plein de types de contrats d’assurance de marques différentes. A partir de là, on va trouver le meilleur contrat pour nos clients, celui qui est le plus adapté.

Mais comment trouver ces clients qui payent trop cher ? A l’aide de partenaires ! On va donc proposer des formulaires simples à nos partenaires pour qu’ils nous envoient leurs clients. Ensuite, on fera gagner de l’argent à leurs clients, et on récompensera nos partenaires avec une commission. La magie opère !

Voilà ce que l’on fait chez Ma Nouvelle Assurance au quotidien.

🍾 Comment tout a commencé ? Sur les bancs de la fac, lors d’une soirée arrosée ? 

J’ai d’abord travaillé dans le commerce, ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur la prospection, mais aussi le bagou commercial. Et puis, à un moment, je me suis regardé dans la glace et je me suis dit qu’il était temps de se lancer ailleurs !

Depuis petit, j’ai eu cette envie de vouloir être comme les hommes d’affaires que l’on voit dans les films. J’ai donc postulé dans une entreprise d’assurance à 21 ans, le groupe Prévoir, et c’est là qu’a commencé ma passion pour l’assurance.

Après trois années d’expérience, je décide de me mettre à mon compte. J’essuie un premier échec, duquel j’apprends beaucoup, avant de lancer avec mon associé actuel Ma Nouvelle Assurance en 2020. 

Au départ, avec mon associé, on faisait de l’assurance à l’ancienne. Toutefois, plusieurs lois sont venues bousculer le monde de l’assurance. Et on s’est dit que c’était une opportunité pour capter des clients.

À l’origine, Ma Nouvelle Assurance n’était qu’un formulaire de contact. Mais on s’est vite rendu compte que les réponses arrivaient parfois à des horaires où nous n’étions pas disponibles, donc on a voulu automatiser. C’est de là qu’est partie notre idée de créer un parcours de formulaire de prêt et un parcours d’acquisition pour nos partenaires. 

🔢 Si on ne devait retenir qu’un chiffre sur Ma Nouvelle Assurance, lequel ? Le nombre de cafés écoulés depuis le début de l’aventure ?

Sur 2022, Ma Nouvelle Assurance a fait économiser plus de 2,4 millions d’euros à nos clients ! C’est un chiffre marquant pour nous, mais aussi et surtout une vraie fierté pour cette première année. Par contre nous, nous n’avons pas gagné 2,4 millions d’euros, c’est bien dommage (rires).

Quant au nombre de café, on ne les a pas comptés… et on n’aurait pas pu, car on en boit beaucoup, peut-être trop ! Mais ça nous aide à tenir le rythme qui est intense. 

💪 Bosser dans une insurtech, c’est un monde de défis. Le plus gros challenge que tu as eu à affronter en 2022 ? 

Il y a tellement de challenges au quotidien, qu’il est dur d’en retenir qu’un. Mais je dirais que le plus gros défi est celui de s’adapter tout le temps. On essaie et on apprend, c’est-à-dire qu’il ne faut pas avoir peur d’essayer une idée et de la stopper, de ne pas être jusqu’auboutiste. C’est aussi ça le côté startup, on peut tester, changer et apprendre très vite ! 

Mais pour être plus précis, l’adaptation à la loi Lemoine a été le plus gros défi de l’année 2022. Il a fallu adapter nos discours, nos parcours et nos façons de faire auprès des partenaires comme des clients. 

🧐 Si on parlait de demain. Dans 3 ans, Ma Nouvelle Assurance, ce sera quoi ? Et dans 13 ans ?!

Dans trois ans, je vois Ma Nouvelle Assurance dans le top 3 des insurtechs d’assurance de prêt français. Je me vois entouré de belles équipes qui auront grandi ! C’est vraiment mon objectif.

Je suis un entrepreneur du réel. Je suis ambitieux, mais je suis dans le réel. Aujourd’hui, le système européen de l’assurance de prêt n’est pas encore totalement généralisé. Il y a des pays où l’on peut rentrer comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Belgique, donc oui on a pour but de s’ouvrir au monde, mais ça sera sur du plus long terme ! Dans trois ans, le top 3 France, et dans 5 ans, le but sera de se lancer en Europe. 

Dans 13 ans ? Dans 13 ans, j’aurai 46 ans, le monde aura bien changé ! Ma Nouvelle Assurance, c’est aussi une communauté que je veux créer. Faire de la prévention, du tips bien-être, avec des objets connectés à la santé, des coachings pour le bien-être, travailler sur des maladies comme le diabète, les maux de dos… Pouvoir aider, accompagner nos clients dans leurs lifestyle, améliorer leur niveau de vie et qu’ils ne soient pas simplement des gens qui paient une cotisation.

Dans 13 ans, mon rêve, c’est d’être mondialement connu pour faire de l’assurance de prêt. Ma Nouvelle Assurance sera transformée en My New Insurance, avec des équipes aux quatre coins de la planète !

Donc voilà, avoir un énorme plateau avec toutes les équipes qui parlent toutes les langues, avoir accès à tous les contrats d’assurance de prêt et pouvoir assurer tous les prêts dans le monde.

🌀 Ça bouge beaucoup dans l’assurance. Une info qui t’a interpellée dernièrement ?

J’ai été bluffé par deux choses cette année. Dernièrement, c’est OpenAI ChatGPT, que je trouve révolutionnaire. L’intelligence artificielle, je trouve ça monstrueux, ça remet en cause pas mal de choses. Je fais partie des personnes qui vont dire que ça va créer des métiers. Ça va aussi en transformer, en supprimer… mais comme certains métiers d’il y a 50 ans qui n’existent plus aujourd’hui.

Ce qui m’a également impressionné, c’est tout ce qui concerne les créations d’images grâce aux intelligences artificielles. C’est le moyen pour des personnes comme moi, qui sont très terre à terre, dans l’opérationnel, de pouvoir projeter mentalement une image et la créer.

Ce n’est pas quelque chose qui est propre à l’assurance mais ça va venir la booster. On va pouvoir produire plus de contenu facilement.

😋 Question bonus (et ça restera entre nous 😜). Raconte-nous une anecdote dont tu n’as jamais osé parler sur les réseaux.

Alors je ne dirais pas que je n’ai jamais osé en parler, mais c’est une anecdote qui étonne ! Il s’agit de mon parcours scolaire qui est pour le moins « atypique », surtout dans le secteur de l’assurance.

J’ai arrêté ma scolarité à 16 ans. Je ne me trouvais pas sur les bancs de l’école, le système scolaire n’était pas fait pour moi. Je suis donc vite rentré dans le monde réel. J’avais la chance d’avoir un milieu familial assez aisé, ce qui m’a bien aidé. J’ai tout de même repris quelques mois de cours à 18 ans afin d’avoir une équivalence au bac, qui je dois l’avouer ne m’a pas été très utile. 

Je suis fier de ce parcours un peu atypique. D’évoluer dans un domaine où tout le monde possède une trajectoire très académique. La startup nation, ce n’est pas seulement pour ceux qui sortent de grandes écoles. Il y a de la place aussi pour les gens qui ont du tempérament et de la passion !