Le chiffre du jour | L'assuré, un animal difficile à cerner !

Le chiffre du jour | L'assuré, un animal difficile à cerner !

Manon Darmet
Rédigé par Manon Darmet
11 août 2022 - 3 minutes

À l’heure où le coût de la vie augmente, de plus en plus de Français s’inquiètent ! « Et si cela entrainait une hausse des tarifs de l’assurance ? » est d’ailleurs l’une des questions qu’ils se posent. Une situation qui pourrait même les contraindre à opérer des choix radicaux.

Aujourd’hui, la relation de nos concitoyens envers leurs assureurs est plus que jamais affectée. Alors, comment vont évoluer leurs comportements au regard de l’assurance dans un tel contexte ? Grâce à une nouvelle étude publiée par Guidewire, nous en savons désormais un peu plus.

En 2022, la perception, les habitudes et les pratiques des Français à l’égard de l’assurance sont parfois difficiles à décrypter. La plateforme IARD a mené sa petite enquête et les résultats laissent entrevoir un certain nombre de paradoxes.

Un assuré pas toujours facile à suivre

Il y a eu une réelle évolution des comportements après la pandémie. La mauvaise image que les consommateurs gardent de l’assurance entre toutefois en totale contradiction avec leur satisfaction dans la pratique. 59% des répondants déclarent en effet avoir une image négative de leur assureur. Mais, dans le même temps et paradoxalement, 67% d’entre eux se disent satisfaits de la qualité du service client proposé ! Difficiles à cerner, ces Français !

La hausse des tarifs ? Un sujet qui inquiète fortement nos compatriotes. Selon 73% d’entre eux, cette dernière serait anormale. Certains envisagent même des négociations avec leur assureur ! 16% penseraient même s’adresser aux concurrents qui leur proposeront de meilleurs tarifs. De l’autre côté, ils annoncent être prêts à payer plus cher si le surcoût permet de préserver l’environnement.

Ainsi, pour beaucoup, la seule issue reste : trouver l’option la plus rentable. Un véritable défi à relever pour ce secteur qui fait face à une concurrence accrue. Tout ceci témoigne d’un réel changement des mentalités, envers les acteurs historiques, notamment.

L’utilisation de la data ? Oui et non !

L’étude laisse aussi entrevoir les limites des nouveaux produits d’assurance liés à la data. Beaucoup de sondés restent réticents à l’idée à partager leurs données personnelles. 48% des assurés parlent même d’une « invasion de leur vie privée » ! Pourtant, ils semblent tout de même ouverts à l’idée d’une analyse de leurs données en temps réel.

Tout dépend pour quel type de problèmes, en fait. Pas de soucis si cela permet de détecter et d’anticiper les soucis de chauffage (30%) ou de plomberie (28%). Par contre, quand cela touche une analyse plus « personnelle » de leurs déplacements, ça coince ! Hors de question de traquer leur conduite (17%), ou de localiser leurs biens personnels, comme le téléphone (19%). Ne parlons pas de l’analyse de leurs déplacements au sein de leur domicile qui n’est envisageable que pour 9% d’entre eux.

L’innovation, une clé pour la survie des assureurs !

Les résultats de cette étude mettent parfaitement en lumière le challenge actuel de l’assurance. Le métier d’assureur ne se simplifie pas, bien au contraire. Les professionnels doivent plus que jamais soigner tous les aspects : expérience client, engagement, compétitivité, etc. Et, surtout, devenir de plus en plus agiles pour répondre aux demandes d’assurés dont l’exigence augmente, tant sur le côté réactivité que personnalisation. 

Alors que nous traversons une période d’incertitudes et de paradoxes chez les assurés français, on peut dire que la survie des assureurs se résume en trois points. Pédagogie, transparence et innovation. Le nouveau monde post-covid vient radicalement transformer le fonctionnement du secteur de l’assurance, comme de la société en général. Dans ce contexte, la capacité d’adaptation fera certainement les leaders de demain.